L'agent de surveillance Austin Paul sur les lieux de la rivière Saint-Jean
avril 8 2016, 14:28
Austin Paul est un étudiant en anthropologie à l'Université du Nouveau-Brunswick et travaille avec Énergie NB sur le projet de Mactaquac. Dans ce blogue, Austin décrit ses activités à titre d’agent de surveillance sur les lieux et de liaison des Premières Nations. Il rédige des rapports sommaires pour Énergie NB et les communautés des Premières Nations sur le marquage des poissons avec l'Institut canadien des rivières.
Durant l’été 2015, j’ai passé la plupart de mes journées dans la nature et travaillé en étroite collaboration avec l'Institut canadien des rivières, qui mène diverses études à l'intérieur et le long de la rivière, notamment le marquage du poisson pour la surveillance passive et active du poisson.
Aux fins de la surveillance active, l'Institut canadien des rivières installe des hydrophones dans l'eau pour constater les poissons marqués, qui ont chacun un numéro d'identification unique. Pour ce qui est de la surveillance passive, les chercheurs ont également placé des récepteurs électroniques un peu partout dans la rivière Saint-Jean qui enregistrent l’itinéraire parcouru par les poissons marqués. Toutes les données recueillies seront analysées et incluses dans l’examen environnemental comparatif d’Énergie NB.
Pour marquer un poisson, le poisson est endormi dans une solution d'eau douce, d'huile de clou de girofle et d'éthanol. Une fois qu'il ne répond plus au toucher, nous mesurons et pesons le poisson. Nous recueillons également des échantillons d'écailles et de nageoires pour des études génétiques. Par le biais d’une petite intervention chirurgicale stérile, les étiquettes sont insérées dans la cavité de l'estomac et au-dessous de la nageoire dorsale. Le poisson est ensuite placé dans un réservoir de récupération d'eau fraîche avant d'être relâché dans la rivière.
La rivière Wolastoq (Saint-Jean) est extrêmement importante pour les collectivités des Premières Nations. La rivière était une route naturelle reliant de nombreuses communautés à travers la province. La rivière Wolastoq est très respectée et considérée comme le sang de la Terre-Mère. Elle nourrit le sol et fournit de la nourriture aux personnes qui habitent dans la vallée de la rivière. Nous sommes intimement liés à la rivière.
Pendant des milliers d'années, les Premières Nations ont utilisé la rivière comme un mode de transport tout en établissant des communautés le long de ses rives. Des traces de ces communautés dans des sites archéologiques se retrouvent encore aujourd`hui. Presque chaque île et embranchement de la rivière sont l'hôte d’un site archéologique. Plusieurs des artefacts sur les berges de la rivière sont la preuve d'un excellent savoir-faire. Ils sont souvent fabriqués à partir de matériel qui ne provient pas de localités proches, ce qui indique une vaste interaction avec les localités lointaines. Les gens ont trouvé de la pierre pour fabriquer des outils du nord de la baie Ramah, au Labrador, jusqu'au sud de la vallée de la rivière Ohio.
Ces sites archéologiques sont sacrés pour le peuple Wolastoqiyik. Lors des études de ces sites, un aperçu du passé se dévoile, ce qui nous permet de former une image plus claire de l'ancien mode de vie et des changements culturels au fil du temps. La preuve semble démontrer que les communautés des Premières Nations s’adaptaient facilement à un environnement en constante évolution et jouissaient d'une culture riche.
L’information obtenue des sites archéologiques est inestimable. Les communautés des Premières Nations ont été décimées par les maladies apportées de l'Europe, contre lesquelles la population autochtone avait peu d'immunité. Une bonne partie des récits transmis de génération en génération a été perdue, car plusieurs des anciens ont péri. C’est grâce à l'étude des sites archéologiques que nous pouvons apprécier ce passé lointain.
Les engagements d'Énergie NB envers les Premières Nations sont fondés sur l'inclusion, la réactivité et le respect.
À titre d'agent de surveillance sur les lieux et de liaison des Premières Nations, un autre volet important de mon travail consiste à cerner les préoccupations potentielles des Premières Nations concernant l'utilisation des terres, les lieux où se trouvent des ressources et les sites archéologiques. J'ai élaboré un plan de communication avec les Premières Nations locales pour assurer que l'information recueillie soit disponible pour ceux qui sont intéressés. Je voulais également appuyer l'équipe du projet de Mactaquac lors des différentes séances portes ouvertes qui ont été organisées dans les villages et collectivités des Premières Nations.
Les séances se voulaient des occasions pour les membres des collectivités de faire entendre leurs inquiétudes et leurs idées concernant le projet Mactaquac.
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