Des employés de Point Lepreau donnent un coup de main aux papillons monarques
septembre 18 2018, 11:03
Chaque été, la centrale nucléaire de Point Lepreau accueille des visiteurs spéciaux. La centrale est une aire de repos idéale pour les papillons monarques qui se préparent pour leur parcours de 3 500 kilomètres vers le Mexique. Les papillons se nourrissent dans les champs de verge d’or, d’aster, de chardon, et d’asclépiade qu’ont plantés les employés de la centrale.
Ces plantes sont à la fois un abri et une source de nourriture pour les œufs de papillons monarques, puis les chenilles. Cet été, les chenilles ont consommé presque entièrement les plantes d’asclépiade, ce qui les aide à passer au stade nymphal (chrysalide). Toutefois, Carolyn Campbell, spécialiste de l’environnement à la centrale de nucléaire de Point Lepreau, a constaté qu’un bon nombre de chenilles éprouvaient de la difficulté à trouver suffisamment de feuillage pour créer un endroit propice pour survivre le stade nymphal. Elle a donc élaboré un plan pour remédier à la situation.
« Depuis ma rencontre avec de gens naturalistes l’année dernière, je m’intéresse beaucoup aux papillons monarques, dit Carolyn. Lorsque j’ai vu qu’il y avait plus de 50 chenilles sur une petite parcelle d’asclépiade nue, je savais que je devais agir. De nombreuses personnes s’intéressent maintenant aux papillons ; je dois donc me renseigner davantage afin de pouvoir les aider. Il est tout à fait étonnant de voir un tel intérêt. »
Dans la nature, seulement 10 à 15 % des chenilles survivent assez longtemps pour atteindre le stade de chrysalide. Les chenilles se fixent généralement à la surface inférieure d’une feuille, puis perdent leur peau rayée, révélant une peau de couleur camouflage (vert turquoise) qui les protège contre les prédateurs alors qu’elles se transforment progressivement en adultes à l’intérieur de leur cocon. Dans le but d’aider les chenilles à surmonter les obstacles, Carolyn et un groupe de collègues de la centrale ont travaillé pour mettre en place un incubateur spécialement pour les chenilles. Carolyn et l’équipe estiment que les chances de survie des chenilles sont près de 75 % grâce à ce nouvel habitat.
À l’intérieur de l’habitat, les chenilles s’attachent à des morceaux d’asclépiade. Un filet râpé scelle le haut de l’aquarium, ce qui permet aux larves de tisser une minuscule couverture de soie sur laquelle elles s’ancreront au à partir du bas de leur abdomen. Elles y demeurent pendues pendant 12 à 48 heures, pour ensuite s’extraire de leur squelette de chenille et passer au stade nymphal.
Les chenilles demeureront dans leurs cocons durant 8 à 15 jours avant d’en sortir en papillon adulte.
Lorsqu’ils sont prêts à s’envoler, les papillons seront étiquetés à l’aide de Jim Wilson du Saint John Naturalists Club, qui étiquette des papillons en danger depuis 12 ans. Une fois que les papillons seront étiquetés, ils entreprendront leur parcours vers le Mexique. L’étiquetage des papillons nous fournit des données utiles sur le cycle migratoire et sur les façons de les protéger.
« La centrale nucléaire de Point Lepreau est très importante au cycle migratoire des papillons monarques, a dit Jim. La collaboration avec Énergie NB a été formidable. Nous sommes très reconnaissants de cette belle relation. »
L’observatoire de Point Lepreau est l’un des deux seuls postes d’étiquetage au Nouveau-Brunswick.
En 2017, Point Lepreau a été reconnu comme un refuge « Monarch Watch » pour les papillons monarques en raison des champs intacts d’espèces pollinisatrices et d’asclépiades dont les papillons monarques ont besoin. « Monarch Watch » est un programme d’éducation, de conservation et de recherche sans but non lucratif basé à l’Université du Kansas qui se concentre sur le papillon monarque, son habitat et sa migration automnale.
Catégories Environnement